Usines d’eau potable : la vétusté des infrastructures, un enjeu critique au Québec
Au Québec, bon nombre d’usines de traitement d’eau potable sont arrivées à un point critique de leur cycle de vie. Construites pour la plupart entre les années 1960 et 1980, ces infrastructures essentielles souffrent aujourd’hui de vétusté. Cette dégradation soulève de nombreux enjeux pour les municipalités, qui doivent à la fois garantir la qualité de l’eau distribuée, répondre à des normes environnementales plus strictes et assurer la sécurité de leurs réseaux.
La vétusté se manifeste sous diverses formes : équipements mécaniques obsolètes, systèmes de désinfection désuets, structures fragilisées et manque de redondance en cas de bris. Ces failles augmentent le risque de contamination, de pannes majeures ou de non-conformité réglementaire. Dans certains cas, les usines n’ont tout simplement plus la capacité de répondre aux besoins actuels d’une population en croissance, ou encore d’absorber les effets du changement climatique sur la ressource en eau.
Pour les municipalités, particulièrement celles de petite taille, le défi est immense. Rénover ou remplacer une usine d’eau potable représente des coûts élevés — souvent plusieurs millions de dollars — alors que les ressources locales sont limitées. De plus, l’accès à l’aide financière des paliers provincial et fédéral demeure complexe, et les processus d’appel d’offres, de conception et de construction sont longs et techniquement exigeants.
L’autre enjeu crucial est la rareté de la main-d’œuvre spécialisée. Opérer des systèmes de traitement modernes nécessite des compétences avancées, alors que plusieurs municipalités ont de la difficulté à recruter et à retenir du personnel qualifié.
La modernisation des usines ne se résume pas à une simple mise à niveau technique. Elle implique une planification à long terme, une vision intégrée de la gestion de l’eau, et une collaboration entre les municipalités, les ingénieurs, les décideurs publics et les citoyens. Il en va non seulement de la santé publique, mais aussi de la résilience des communautés face aux défis climatiques et aux pressions environnementales croissantes.